
Impossible de ne pas penser à l'été quand on goûte à la peperonata, ce mélange tout simple qui sent bon la Méditerranée. Quelques poivrons colorés cuisent doucement jusqu'à devenir fondants, des saveurs bien franches entre le doux du légume, l'acidité discrète de la tomate et du vinaigre, avec un fond d'ail et d'herbes fraîches pour corser le tout. Ce qui fait tout le charme d’une bonne peperonata, c’est vraiment ce mélange équilibré entre douceur, acidité, et parfum. C’est comme croquer dans un bout de soleil. Si la tradition s'est transmise de famille en famille, chaque coin d’Italie y ajoute quand même son petit grain de sel.
La première fois que j'ai improvisé une peperonata pour un apéro entre amis, le calme après la première bouchée en disait long. Annoncé à la va-vite comme un accompagnement, tout le monde en a repris, et on ne parlait plus que de ça. Un des invités, chef italien, m’a dit qu’il retrouvait exactement la même texture que celle de sa nonna calabraise : tendre sans être en bouillie. Son astuce ? Il m’a juré que tout est dans la lenteur et la patience, pour que les poivrons fondent juste comme il faut dans leur jus et l'huile d’olive.
Ingrédients phares
- Poivrons – Misez sur des poivrons bien mûrs : ils doivent être bien fermes, un peu souples sous les doigts, et difficiles à résister si on croque dedans crus. Panachez les rouges, jaunes, et même un peu d'orange pour la couleur et le contraste des saveurs. Les rouges sont plus doux, les jaunes un brin acidulés : ça fait tout le charme. Mélanger différentes couleurs donne une vraie fête visuelle dans l’assiette.
- Huile d’olive – Sortez la bouteille de bonne huile, celle qui sent l’herbe ou l’amande, plutôt extra-vierge et première pression à froid. Idéalement, choisissez une huile du sud, c’est ce goût prononcé qui va lier tout le plat. N’ayez pas peur d’être généreux, c’est la base des bons plats méditerranéens.
- Passata et concentré de tomates – La passata apporte cette touche fruitée et acidulée, le concentré relaie la saveur de manière intense. Prenez une passata avec un peu de texture, pas trop liquide, et préférez du concentré double, vendu en tube en supermarché : c'est bien relevé, facile à doser.
- Herbes fraîches – Basilic, origan (voire du thym si on en a) : le duo qui sent vraiment le soleil. Le basilic amène fraîcheur et un soupçon d’anis, l’origan le côté corsé, presque piquant. Frais, c’est indispensable, sinon on peut tricher en mettant un peu d’origan sec.
Je n'avais jamais compris à quel point un bon vinaigre balsamique pouvait transformer ce plat avant d’en goûter en Émilie-Romagne. Ça fait pas juste l’acidité : un vrai vieux balsamique, c'est ce petit truc sucré et profond qui propulse la poêlée de poivrons dans une autre dimension.
Déroulé express de la cuisson
Taillez les Poivrons avec Soin
Comment couper les poivrons, c’est vraiment pas anodin. Dégagez le pédoncule, enlevez toutes les petites graines et la partie blanche dedans qui pourrait apporter de l'amertume. Coupez des lanières pas trop fines (1 cm de large, c’est l'idéal). Trop fins, ça s'écrase tôt ; trop épais, ça reste dur. Étalez-les sur le plan de travail : prêts à sauter dans la poêle quand il le faut.
Démarrez le fond de poêlée
Dans une poêle large à bords hauts (la fonte c’est le top mais pas obligatoire), versez l’huile d’olive et faites-la chauffer tranquillement (il faut qu’elle frémisse sans fumer). Ajoutez d’abord l’ail haché et l’oignon en petits morceaux. Faites suer juste ce qu’il faut, 2-3 minutes à feu moyen, pour qu’ils deviennent translucides et commencent à embaumer la cuisine. Pas la peine de les colorer, on veut juste qu’ils libèrent le parfum.
Faites revenir les poivrons doucement
Mettez les poivrons dans la poêle, montez un poil le feu et mélangez pour bien les enrober d’huile parfumée. Laissez cuire 5 minutes en remuant souvent pour qu’ils ne brûlent pas. Les poivrons commencent à rendre un peu de jus, c’est ce liquide qui formera la base de la sauce. Ils auront réduit de taille, c’est normal — c’est signe que ça prend forme.
Ajoutez tomates et vinaigre à bon escient
Quand les poivrons sont déjà un peu tendres, mettez le concentré de tomates, puis la passata, puis le vinaigre balsamique. À ce moment, le concentré va légèrement frire dans le fond d’huile, histoire de donner un goût bien caramélisé. La passata vient lier le tout, le vinaigre équilibre les saveurs. Salez, poivrez généreusement. Le sel va faire sortir plus de jus des poivrons et renforcer leur parfum.
Laissez confire doucement
Abaisez le feu, couvrez et laissez mijoter doucement 10 minutes. C’est là que toute la magie opère : les poivrons sont tendres mais tiennent bien, la sauce épaissit sans devenir pâteuse. Remuez de temps en temps mais n’ouvrez pas trop le couvercle : on veut garder la chaleur et la vapeur dedans. Il faut juste vérifier que ça n’accroche pas. Vous cherchez des morceaux moelleux dans une sauce nappante, pas une compote!
Finition aux herbes fraîches
Pendant les toutes dernières minutes, ajoutez l'origan et le basilic qu’on a ciselés. Trop tôt, ils perdraient en parfum ; trop tard, ils ne donneraient rien à la sauce. Mélangez à peine, coupez le feu. Laissez poser quelques minutes, le temps que tout s’imprègne.
Mon plus beau souvenir de peperonata, c’est en Sicile, dans une petite trattoria à Syracuse. Juste un peu de pain et un trait d’huile d’olive, le goût était à tomber. Intrigué, j’ai demandé le secret à la cuisinière et tout ce qu’elle m’a dit c’est : « Faut que les poivrons chantent, pas qu’ils crient ». Leçon retenue : douceur et patience, toujours.

Idées pour varier les plaisirs
La peperonata est la copine idéale en cuisine. Chaude sur des pâtes, parsemée d’un peu de pecorino râpé ou de parmesan, elle devient plat principal. Froide ou à température ambiante sur un bon crostini grillé à l’ail, c’est un vrai apéro plein de soleil. Ajoutez-la dans une omelette ou aux côtés d’une polenta moelleuse, et vous redonnez le sourire à un plat du quotidien. Mon petit bonheur en plus : en garniture sur une pizza blanche, sans sauce tomate, pour vraiment savourer les légumes.
Associations gourmandes et dressage
Pour un repas plus complet, servez la peperonata avec du poisson blanc juste poêlé, un blanc de poulet grillé ou, pour végétariens, du fromage frais type feta ou halloumi revenu à la poêle. Un rouge léger comme un Côtes-du-Rhône fait super bien l’affaire. Pour la présentation, allez-y dans un plat rustique en terre cuite, quelques feuilles de basilic frais et des quartiers de citron à côté. Le jus réveille les saveurs et casse un peu le côté doux des poivrons.
Pour moi, cette peperonata c’est le parfait esprit sudiste : sans chichi, fort en ingrédients, libre d’interprétations. Dès les premières minutes de cuisson, l’odeur me ramène direct en Italie, ambiance soleil et simplicité. Les plaisirs les plus grands tiennent parfois dans trois fois rien !
Questions Fréquemment Posées
- → Peut-on mettre la peperonata au congélateur ?
- Oui, mais les légumes seront un peu moins fermes. Réchauffez doucement.
- → Comment personnaliser cette préparation ?
- Ajoutez des olives, du piment ou même des câpres pour plus de saveur.
- → Quels accompagnements sont les meilleurs ?
- Avec du pain croustillant, du riz ou des pâtes, ou encore en accompagnement de viande.
- → Comment choisir des poivrons de qualité ?
- Prenez-les bien fermes, brillants et sans marques.
- → Peut-on remplacer le vinaigre balsamique ?
- Du jus de citron peut très bien faire l'affaire.